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Apr 27, 2024 | 
ledevoir.com | Odile Tremblay
Il avait une drôle de tête qui l’encombrait souvent, toute en dents et en sourire. Ajoutez ce besoin d’amour infini, cette émotivité à fleur de peau d’éternel anxieux, cette voix à la fois nasillarde et prenante qui s’était arrondie avec l’âge. Son répertoire inégal mais semé de perles tissa sa légende baroque entre deux pissenlits et trois cents poubelles. Disparu, Jean-Pierre Ferland, qui aura accompagné les pas de son peuple depuis l’aube de la Révolution tranquille.
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Dec 15, 2023 | 
ledevoir.com | Odile Tremblay
Tenir la plume au Devoir depuis le début des années 1990 dans un secteur aussi essentiel que la culture fut pour moi un plaisir et un immense privilège. J’ai tellement aimé chercher du sens sous la musique des mots. Dans mon petit laboratoire intérieur, je m’amusais à enregistrer les secousses sismiques socioculturelles pour tenter de les analyser. Vaines tentatives peut-être.
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Dec 14, 2023 | 
ledevoir.com | Odile Tremblay
Avec sa poésie insolite et magique en des lieux abandonnés chargés d’histoire, Mademoiselle Kenopsia de Denis Côté crée l’envoûtement. Silences, craquements, mystères, longs plans pétris de tension, jeux d’animation occultes, dialogues de sourds aux échos existentiels. Au centre de la non-action : ce personnage fantomatique joué par Larissa Corriveau, gardienne d’un passé ruisselant sans doute issue d’un rêve.
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Dec 13, 2023 | 
ledevoir.com | Odile Tremblay
La dictature des cotes d’écoute, des clics et autres marqueurs d’engouement collectif me paraît bien cruelle et volage. Changeante comme la météo, déracinée comme du bois sec. Il est si doux de lui tirer la langue au nom de l’imperfection vivifiante, de l’art qui veut vivre, des héritages ancrés en nous. Ainsi, dimanche soir, sur le 25e Gala Québec Cinéma, soufflait un vent de résistance.
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Dec 8, 2023 | 
ledevoir.com | Odile Tremblay
C’est la saison du cinéma. Pour s’y réfugier durant la froidure. D’ailleurs, en décembre, avant les Fêtes, plusieurs bons films gagnent les écrans. Des portraits de créateurs entre autres. J’ai nommé Maestro de Bradley Cooper, sur le compositeur et musicien américain Leonard Bernstein, qui a enfanté dans la fièvre des sons de modernité inoubliables. Aussi Caravage de Michele Placido sur la vie du maître italien du baroque et du clair-obscur dans sa Renaissance encore enténébrée.
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Dec 7, 2023 | 
ledevoir.com | Odile Tremblay
Instruments maritimes, cordages, vestiges d’épaves, figure de proue et maints témoignages de ceux qui ont pratiqué les métiers liés à cette fameuse artère aquatique,est une invitation au voyage au musée Pointe-à-Callière. Son histoire, ses batailles, ses rapides, sa voie maritime donnent aussi l’occasion de mieux connaître les gens du pays, comme dirait Vigneault, leurs costumes, leurs coutumes, leurs habitats.
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Dec 6, 2023 | 
ledevoir.com | Odile Tremblay
Ce fait divers sinistre sur une île volcanique des Caraïbes semble tiré d’un mauvais film noir. Au premier plan : un voisin querelleur américain bloque les passages sur son domaine, malgré des avis de la cour. Dans sa ligne de mire : un couple d’hôteliers écoresponsables d’origine québécoise qui roulent ce jour-là sur une route ensoleillée. Daniel Langlois et Dominique Marchand, bienfaiteurs de la Dominique, mécènes et investisseurs, n’y comptaient pas que des amis.
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Dec 1, 2023 | 
ledevoir.com | Odile Tremblay
On aimerait pouvoir arracher à Molière quelques menus conseils sur l’état du théâtre ici et aujourd’hui. Sans tables tournantes, pas possible ! Seules nos petites lueurs glauques enregistrent les mutations ultrarapides des arts vivants et de leur public. Par ici, les nouveaux besoins à combler, les héritages à préserver, les créations vertigineuses à mettre au monde. Pas le temps d’appliquer du baume sur les plaies de nos modernités ; déjà le vent a tourné.
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Nov 30, 2023 | 
ledevoir.com | Odile Tremblay
Adapté du roman d’Éric Reinhardt, L’amour et les forêts de la Française Valérie Donzelli jongle entre les genres, du plus riant au plus noir en passant par un délicieux épisode poétique au fond des bois, et nous donne à voir la valse à trois temps d’un couple. Virginie Efira, la star de l’heure, se dédouble ici pour camper des jumelles. Son profil d’épouse aimante d’un homme aux visages multiples (Melvil Poupaud) se dissout quand le mari se fait violent et contrôlant.
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Nov 29, 2023 | 
ledevoir.com | Odile Tremblay
Il y a vingt ans, le visage de Montréal souriait quand le Quartier des spectacles a germé dans son noyau dur. L’art allait se démocratiser côté jardin. Ses temples, ses agoras et ses compagnies phares s’assemblaient pour mieux rayonner. Avec une architecture de pics et d’équerres et maints arbres coupés, la place des Festivals a bourdonné, sué et scintillé au rythme des plus grands musiciens. Trois pas à l’est, la place Émilie-Gamelin, encore ombragée, attirait une faune plus underground.
